Si Gandhi annonçait la couleur de son destin en proclamant que « nous devons être ce que nous voulons pour le monde », à contrario il y a des œuvres dont on se félicite qu’elles n’imitent pas les vies de leurs auteurs. Peut-on avoir une petite vie et une grande œuvre ? Doit-on donner du crédit à celui qui n’en parle pas bien ? Est-il bien raisonnable de lire un auteur qu’on peut croiser dans la rue ? L’écrivain est-il quelqu’un de normal ? Les réponses sont aussi nombreuses que les invendus qu’on pilonne si les ventes ne décollent pas. Une seule certitude, on n’a guère plus de chances d’être lu en écrivant des romans en France, que de gagner au Loto : une sur un million. La durée de vie en librairie d’un roman est de trois semaines à deux mois, dans le meilleur des cas et les ventes, qu’il ne faut pas confondre avec les tirages dépassent rarement les dix mille exemplaires.
Les droits d’auteurs d’un romancier moyen sont donc de quinze à vingt mille euros ; à part Amélie Nothomb personne n’écrit un livre par an, le plus souvent tous les deux ou trois ans : ce qui équivaut à peine au RSA. Il vaut donc mieux réussir sa vie, puis accessoirement écrire, incidemment être publié, exceptionnellement édité, miraculeusement lu. Un auteur est son premier lecteur et dans 98% des cas il est aussi le dernier, si l’on excepte ses proches et encore !
Pourquoi donc se frotter à la littérature ? Se piquer d’être écrivain ? Quel narcissisme dérisoire! N’importe quel navet télévisuel recueille, au pire, une audience digne d’un bestseller miraculeux. Alors si ce n’est ni par goût du lucre, ni par celui de la célébrité, quelle raison peut bien pousser à soulever la plume sans espoir raisonnable d’être lu ? La nécessité ! Le sentiment ancré au fond de soi que rien d’autre n’a plus d’importance. Qu’on ne sait faire que cela, au fond. Même si comme disait Jules Renard, « C’est enrageant de n’être pas Victor Hugo». Une fois nos proches à l’abri du besoin, sans hésiter, donnons une vie pour un roman, réussi. C’est une juste proportion. |
1950 -Mariage en avril de Jean Brision, menuisier, fils de Gaston Brision (†1980) et Marthe Villequin (†1981) avec Denise Deslandes, couturière, (†1999) fille d’Albert Deslandes (†1949) et de Marie-Louise Saint ((†1958). 1951 - Naissance de Gérard-Albert-Jean Brision, le 9 février à Périers (Manche), il ne pèse que 750g, grand prématuré, il en restera toujours un peu pressé, de parler. Enfance heureuse malgré de nombreux déménagements où le travail paternel conduit la famille, qui s’élargit rapidement à trois, puis à cinq enfants. 1952 -Naissance de Martine, la sœur cadette, en juin, encore à Périers. L’essentiel de la famille élargie, des deux « côtés » se tient encore dans un triangle de 15km de côté, Coutances, Périers, Saint-Lô. 1953 -Naissance de Catherine, la deuxième sœur, en août, toujours à Périers. Sa mère affirme qu’il disputait encore le sein maternel à ses sœurs, mais il n’en croit rien. 1954 -La famille déménage à la préfecture de la Manche, Saint-Lô, où elle s’établit au quartier du Bouloir. On dit, qu’il lit et raconte, déjà, des histoires. 1955 -Un crime horrible dans l’escalier de l’appartement, le massacre à l’arme blanche, d’une famille par un père en folie, marque au fer rouge l’imaginaire familial. Les séquelles n’en seront jamais totalement dissipées. Le romanesque s’y ancre à rebours de toute violence. 1957 -Primo-infection, il est envoyé au préventorium de Saint Amadour ; précoces amours enfantines avec une petite fille, albinos, de quatre ans. Il ne voit sa famille que tous les mois. Souvenirs de forêt, de mousse et d’immenses dortoirs, effrayants. 1958 - Installation de la famille, rue Froide, puis rue St Jean au-dessus de la librairie avunculaire, à Caen où il intègre, pour onze ans l’Institution Sainte Marie, tenue par les pères eudistes. Naissance en octobre, de la troisième fille de la famille, Marie-Agnès. De santé réputée fragile, il passe ses vacances à la campagne. D’où ses choix de vie fermiers à venir. 1959 -Il fréquente les coulisses de la librairie Publica, l’oncle paternel l’a consacrée aux livres religieux et livres d’art ; intérêt précoce pour les livres et la BD. Relation forte avec ses institutrices où il puise sa motivation pour son parcours scolaire. 1960 -Acquisition à Venoix, d’un pavillon où déménage la famille. Il fréquente assidument la meute des louveteaux paroissiaux. 1961 -Années heureuses, la famille est bien logée, la première voiture, une Juva4 est dans le garage, lapins et canards, au fond du potager. |
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1962-1969 : l’Adolescence |
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1962 -Emménagement à Isigny/mer où ses parents tiennent la Maison du Paysan, vie d’appartement au-dessus du magasin. Début des huit années de pensionnat. 1963 -Sa santé fragile, l’amène au collège du Sacré Cœur, il s’initie au latin avec le curé et sœur Dominique qui, inspirera le début de Kérane. Mort de Piaf, drame familial ! 1964 -Naissance d’Eric, dernier enfant de la fratrie, le jour de Noël. La famille fait construire un pavillon qui accueillera le mariage des trois grands. 1965/66 -Pratique de l’athlétisme et du scoutisme. Séjours à la Trappe. Il se lie d’amitié avec François L pendant ce demi-siècle, son premier lecteur et critique. L’ami, celui qui vous connaît bien et qui vous aime quand même. Tour de Normandie en Solex. 1967 - Voyage avec sa sœur Martine et un cousin à Tolède, rencontre Marc, qui lui propose de le suivre à Séville, il refuse et c’est la naissance, paradoxale, d’une amitié durable. Séville, découverte 25 ans plus tard, jalonnera son univers romanesque. 1968 - Il traverse mai 68, sans coup férir, renvoyé chez lui dès le début des événements, par les eudistes, inquiets. Lecture fervente de Dostoïevski qui le marque pour la vie, puis les classiques français, sauf Flaubert à l’index pour sa correspondance sulfureuse. 1969 -Fin des « humanités », réussies en Français, Histoire et Philosophie qui fondent sa démarche littéraire; premier voyage en Grèce, avec Marc. |
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1970-1978 : les années de Jeunesse |
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1970 -Automne 1969, prise de poste à l’internat spécialisé de La Houssaye, près de Bolbec, dont le souvenir percutera l’ambiance du Fond de l’Etang, avec le film des Choristes. Correspondances salvatrices avec amis et maîtres. Il voyage l’été en Grèce avec François et Marc. Erechthéion et stade d’Olympie comme dans un rêve. 1971 -Année-clé. Il quitte La Houssaye et regagne Caen, Fac de Lettres, scories de Mai 68. Retrouve François pour un semestre estudiantin puis repart en Seine Maritime où il est affecté dans un établissement de déficients profonds. Voyage en Yougoslavie puis en Espagne où il rencontre Catherine. C’est dans les jardins d’Aranjuez le choc amoureux, simple, fort, chevillé, il fera tout pour qu’elle soit sa femme et la mère de ses enfants. 1972 -Fac de Rouen, sociologie, psychologie ; bibliothèques, librairies, lit tout ce qu’il peut. Vit entre Le Havre et Caen, où il retrouve sa promise. Travaille avec Bernard Alexandre, le très médiatique curé cauchois. Découvre le Pays de Caux cadre de L’Orval Noir. 1973 -Fiançailles avec Catherine, qui se fait embaucher en Seine Maritime, pour vivre avec lui. Début à Rouen d’une formation professionnelle. Rencontre déterminante avec couple de philosophe et psychologue initiatrice avec un tisserand baba-cool ; prolégomènes à l’autarcie joyeuse. 1974 -Mariage en Juillet avec Catherine, célébré par l’abbé Alexandre, qui fait un tabac avec ses histoires cauchoises à la noce ; ces historiettes de la vie rurale marquent son imaginaire. Troisième voyage en Grèce, premiers essais littéraires sous l’influence de René Girard. 1975-1976 -Fortement influencé par l’antipsychiatrie et les idées d’Ivan Illich qui motive son engagement socio-politique. Il prend en charge, avec Catherine, la responsabilité d’un pavillon thérapeutique près de Vernon (Eure). 1977 -Après l’expérience ardue de Vernon, le couple achète sa première ferme, restaure, menuise, construit des métiers à tisser. Rencontre François et Béatrice création artistique et accueil thérapeutique se poursuivent à domicile. 1978 -Début d’une vie rurale qui ne se démentira plus. Rejoint durant l’été, François et Béatrice établis en Creuse, nouveau chantier de restauration. Les deux couples conçoivent un projet commun d’acquisition, sur le mode communautaire. |
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1979-1986 : Les années floues, du social au culturel |
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1979 -Découverte du site convoité, en Pays de Caux, retour aux sources, dix ans plus tard. L’acquisition de l’Abbaye Ouville marque un tournant. Gros chantiers de restauration. 1980 - La création du Centre d’Art et de Recherche de l’Abbaye, mobilise les énergies. Mort de Gaston L’enterrement en grande pompe à Coutances, berceau de la tribu, ouvre la voie au roman familial de Kérane. 1981 -Naissance de Maud, sa première fille ; mort de Marthe. Il rédige tous ses textes sur ordinateur, tous ses écrits seront sauvegardés et transcrits à chaque évolution technologique, sur de nouvelles machines. Son trentième anniversaire marque l’apogée de la jeunesse qui s’ouvre désormais sur la complexité. 1982-83 -A l’Abbaye d’Ouville, le ver est dans le fruit communautaire ; pourtant avec le soutien de la Délégation aux Arts Plastiques du tout nouveau ministère Lang, deux expositions la 1ère Biennale de créations textiles et du Cri à l’Ecrit sont organisées avec succès. Mais les activités « alimentaires » polluent la démarche, malgré l’exigence artistique de François P. Lectures passionnées de Proust, Flaubert, Garcia Marquez, Balzac, Gide, Mauriac qui remplissent sa bibliothèque, auto-fabriquée en frêne massif. 1984 -La mort de Béatrice le 3 mai, cristallise les désaccords, le groupe se désagrège, malgré son engagement à plein temps dans les activités du CARA ; les actes du colloque René Girard, Violence et Vérité l’amène à fréquenter Cerisy la Salle où il se lie avec Jean-Pierre Colle, le secrétaire général des fameuses décades qui ont pris en 1952, la relève de Pontigny. 1985 -Le projet d’acquisition du château d’Ouville, stimule l’activité des survivants, avec un symposium de sculpture et l’exposition Kafka, des grands noms de l’art contemporain se retrouvent à l’Abbaye, Claude Mollard, inaugure les lieux. Mais le groupe est mortellement ébranlé, chacun se replie ; admis CNFA d’Avignon où Catherine le devance au printemps 1986, rue Sainte Catherine, ça ne s’invente pas. Tournant radical, renforcé par le divorce tardif de ses parents. |
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1986-1996 : les années de cristallisation, l’Institution en trompe-l’œil |
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1986-87 -Le cycle d’étude avignonnais est somptueux, dirigé par Bernard Gilman, ancien membre du cabinet Lang, il débute à l’abbaye de Sénanque. Il y rencontre Hubert Nyssen, fondateur d’Actes Sud qui vient d’accéder à la notoriété malgré son implantation en Arles. Découverte la côte des esclaves qui marquera la décennie suivante. Son diplôme est consacré aux Centres Culturels de Rencontre implantés dans de prestigieuses abbayes : Sénanque, Fontevraud, Prémontré, la Chartreuse de Villeneuve. Il prend la direction du projet de réhabilitation de l’abbaye de St Michel en Thiérache dans l’Aisne. 1988 -Ce pari risqué de réutilisation de l’abbaye) lui fait rencontrer, artistes, écrivains, philosophes. Il prépare le bicentenaire de la Révolution par des recherches approfondies à l’abbaye cistercienne de Scourmont en Hainaut belge. Voyage en Afrique et publication de reportages avec J. Demarcq. 1989 -Publication de l’ouvrage collectif Des abbayes, la Révolution, accompagné d’un hors-série de la revue Notre Histoire, il en coordonne l’édition et signe l’article sur la réutilisation des abbayes. L’exposition dont il assure le commissariat, avec une scénographie de Yatz, rencontre un vif succès. Naissance de Sarah, sa seconde fille, en novembre. 1990 -Il conçoit et rédige le synopsis d’un ouvrage à vocation encyclopédique consacré aux abbayes européennes du triple point de vue religieux, artistique et historique. Yatz le met en pages, le projet reste dans les cartons. Les travaux de réemploi de l’Abbaye ne trouvant pas de financement, il postule au Ministère de la Culture. En mars il est nommé en Auvergne, conseiller pour le théâtre à la DRAC. 1991 -Année de solitude active, consacrée par les Assises régionales du Théâtre en Auvergne, où il retrouve Bernard Faivre d’Arcier, Directeur du Théâtre et des spectacles au Ministère qui facilite sa nomination à Caen, où il rejoint sa famille. Communion solennelle de Maud, vingt années de vie de couple. Grandes retrouvailles avec les amis. 1992 -Année charnière. Il crée Rencontres à Ouidah qui mobilise artistes et architectes normands, pour la rénovation de la résidence de l’ancien commandant de Cercle. Retrouve François L. Voyage fondateur à Séville, pour La Expo 92, avec François L. et Fati sa femme. C’est le choc esthétique et littéraire, promis il y a 25 ans. Master Européen de la Fondation Marcel Hicter, à Bruxelles. Séminaire en Suède, où trente nationalités sont présentes, rencontre avec Raymond Weber, directeur de la culture au Conseil de l’Europe. 1993 -Fréquents voyages au Bénin, Burkina, Togo. Notes sur l’équipée africaine. Liens forts avec le Conservateur des Musées royaux d’Abomey et du fort portugais à Ouidah. Séminaire en Grande Bretagne, découverte de Londres et de l’île de Skye, cadre d’une scène-clé de Kérane. Séminaire à Delphes, en vingt ans, le Mur est tombé, la Yougoslavie n’est plus, Sarajevo humiliée et Dubrovnik ravagée, la Grèce sans colonels, le monde a changé, pourquoi a-t-il dit « N’ayez pas peur » ? 1994 -Voyage en Roumanie, avec Catherine. Rencontre surréaliste avec l’héritage Ceausescu; le mythe de Dracula, les architectures rescapées de la dictature iconoclaste, vont également alimenter son univers romanesque. Voyage au Québec. Confirmation du « déclin de l’empire américain ». Voyage dans le Gers avec François et Fati, velléités de création d’un nouveau projet immobilier. Fréquents aller-retour au Domaine de la Coste. Rédaction et études du Projet Thélème, avec le soutien du cabinet de Jacques Toubon, ministre de la culture. 1995 -5 juin, coup d’arrêt au projet gersois. Catherine a providentiellement trouvé un domaine rural mieux adapté au projet. Débute une aventure de quinze ans. Choc littéraire majeur, bien que décalé, La peau du tambour, de Perez-Reverte est publié, il lit le roman d’abord en espagnol, puis dans la traduction française, qui déclenche la rédaction du synopsis de Kérane. |
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1996-2009 : révélations et constructions |
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1996 -Avec l’acquisition du Domaine du Houvre, c’est la concrétisation des brouillons précédents. Rapidement, avec le soutien des collectivités locales et du mécénat privé, la restauration est entreprise. L’aventure littéraire et philosophique a désormais son cadre, l’écriture s’accélère, elle a comme pendant le travail manuel et pendant trois ans, le détachement progressif de l’Institution étatique, marâtre infanticide. 1997 -Projet Thélème n’est encore qu’une idée, mais la ferme pédagogique accueille ses premiers animaux. Parallèlement il écrit La Chambre Bleue et Guernesey romans épistolaires restés inédits. Les premières ébauches de ce qui deviendra Les Nouveaux Thélèmites sont rédigées et contribuent à l’essor du Domaine. Création du Conservatoire Régional des races domestiques et espèces cultivées, pour défendre la biodiversité. 1998 -L’ouverture au public du Houvre l’accapare; il envisage son départ du Ministère. Sa fille aînée, Maud, le rejoint à la gestion et l’animation de l’entreprise. Il écrit Kérane, en six mois, sans se préoccuper d’édition. Il adhère à La Fibre textile, dont il devient un des administrateurs. 1999 -Le succès du Vieux Pressoir l’amène à aménager un second bâtiment. Mort de sa mère, emportée par un cancer généralisé, à 69 ans. Catherine quitte son travail à Caen et accueille au domicile conjugal des petits jumeaux Dylan et Kévin âgés de 4 ans. 2000 - En mai, il quitte le Ministère et se consacre à plein temps au Houvre. Reprend contact avec Marc, plus revu depuis quinze ans et qui s’est mis à peindre et sculpter. 2001 -Le Houvre, s’ouvre aux activités sociales et repousse, pour la financer, l’écriture et la mise en œuvre du Projet Thélème. L’action touristique mécénat littéraire ? 2002 -Il bâtit à tour de bras, douze charpentes structurent désormais le domaine. Correspondance et tenue du Journal. Ebauche du Cercle Thélème. 2003 -L’âpreté quotidienne de la ferme forge ses convictions qui alimentent les Essais. Il est tenté par une position écologique radicale, avant d’en dénoncer les côtés totalitaires et la violence. Attelage à la Bergerie Nationale de Rambouillet. Galop 7 et fierté enfantine! 2004 -Il continue de présider aux destinées du Porc de Bayeux, s’attache à promouvoir l’âne du cotentin, le cheval percheron et la poule de Crèvecœur ! Reprend Kérane, laissé en gestation depuis cinq ans et l’augmente d’une centaine de pages. Puis conçoit le plan de la pentalogie des Veilleurs. 2005 -L’accueil du fils de son ami béninois, Assogba sera une cruelle désillusion et la fin de son Sanglot d’homme blanc. 2006/08 -Ouverture concomitante du Lieu de Vie et d’une Académie de voltige. L’image de Fernand Deligny suscite alors un projet dont la flamboyance s’achèvera en cendres par l’incendie de la salle Gandhi. La nécessité d’écrire se fait cruelle. Départ de Maud vers sa vie et de Sarah pour l’Angleterre ; son Journal s’emplit du prochain roman. |
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2009 et après : la liberté d’une maturité éclairée |
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2009 -Achat d’un appartement à Trouville, où la famille trouve un salutaire havre de paix marine, alternative à la ruche qu’est devenu le domaine. Il applique la maxime de Fort Saganne « S’endurcir ne suffit pas, il faut se simplifier ». Un texte de 200 pages, Thélème quinze ans, vient clore cette parenthèse de trois ans. Il peaufine la seconde version des Nouveaux Thélèmites. 2010 -Il commence l’Etalon rouge, qui deviendra l’Orval Noir, le premier titre étant déjà déposé; s’ensuit une fièvre d’écriture tenace. L’essentiel est écrit en huit mois; il refond la communication de la ferme avec Isabelle et Jean-François, Mise en pages qui remet en perspective et en miroir l’Eco-domaine du Houvre et son univers romanesque. Il se rapproche de la Ferme du Bec Hellouin animée par Charles et Perrine; resserre la gestion et envoie ses manuscrits chez les éditeurs. 2011 -Il parachève la mutation en réunissant le 23 avril, ses amis, sa famille et les partenaires. Discours philosophique qui rompt avec l’hésitation. Achevé en mars, le premier jet de l’Orval est mis en réserve d’édition. L’hypothèse d’une vaste épopée planétaire sur les pas de Saint Bernard, Maïmonide, Averroès, Ignace de Loyola et Gandhi, se précise. S’y rejoignent, en cohérence, la vie et l’œuvre romanesque. 2012 -La deuxième année de la septième décennie s’ouvre sous d’excellents auspices, les dieux se penchent avec bienveillance, sur le berceau des héritiers; avec le soutien de ses amis il accueille, sans amertume, les refus polis des éditeurs et décide de l’autoédition de L’Orval. Conçoit et publie le Guide du visiteur de l’Eco-domaine qui inaugure le Projet Thélème, reprend la troisième époque des Veilleurs. La saga est en marche, l’inconnue étant désormais, le Temps qui reste. |
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